Salvador-vend 8 au dim 10 sept 2006

Publié le par Virginie et Simon


Salvador de Bahia

Vie quotidienne, discussions sur la politique et la disoarition du beriba (arbre utilisé pour la fabriction du berimbau)

 
















Salvador de Bahia. Plage do Farol.



Le retour en ferry sur Salvador s’effectue bien difficilement. Tous les lanchas ont été annulés à cause du mauvais temps. Nous traversons l’île d’Itaparica en combi jusqu’à Bom Despacho et nous voici perdus de nouveaux dans une foule de centaines de personnes qui attendent l’unique malheureux ferry boat de la journée. Dans la région, contrairement aux autres régions, les gens sont stressés, ils poussent, veulent être les premiers. Il n’y a qu’en Amazonie à Marajo où Simon s’était fait mordre l’épaule par un type parce qu’il n’avançait pas assez vite dans la file d’attente.

 



















Restaurant Yémanja. Femme Bahianaise.

La vie en collectivité nous est vraiment de plus en plus pénible. Le ferry brinquebalant claque dans tous les sens. Deux femmes évangélistes ont la bonne idée de clamer des discours religieux terrifiants dans une effervescence à la limite de l’agressivité. Elles hurlent en lisant des textes, se proclament professeur de Dieu ou de Jésus selon les goûts. Et voici des dizaines de passagers qui se mettent à applaudir… au secours. Impossible d’y échapper tant la foule du bateau est dense. Il y a quand même pas mal de personnes agacés qui haussent les épaules, pouffent de rire et tentent d’échapper à ce malheureux discours composé de « quand on sera mort, dans notre résurrection… ». Autant d’énergie pour parler de l’après-mort au lieu de l’utiliser pour lutter à vivre décemment !

 



















Cidinha à droite et une amie.

Une heure à supporter ça. C’est épouvantable. Avec les portes en fer du bateau qui claquent sous les effets de la houle et du vent, les bébés qui pleurent, les enfants qui crient et ces 2 évangélistes qui tentent désespérément d’effrayer une pauvre foule de badeaux avec leur diable bon marché.

 















Salvador de Bahia. Plage do Farol.

Nous avons quitté Itaparica sous la pluie, nous arrivons à Salvador dans le soleil et apprenons qu’ici, il a fait presque tout le temps beau ces 3 derniers jours. Pas de chance…


Cidinha nous apprend qu’elle ne va pas pouvoir venir avec nous à Cachoeira et Sao Felix ce week-end à cause de son projet universitaire qu’elle n’a pas fini de rédiger et qu’elle doit rendre le lundi suivant. Pas de chance…

Nous retournons dans le Pelourinho pour échanger nos derniers travellers chèques dans visiblement le seul endroit possible de Salvador (aux dires de nos guides et des gens d’ici donc…). Avant de descendre du taxi, le chauffeur nous met en garde contre tous les dangers du quartier… pas de chance !!! On a presqu’envie d’en rire tellement cette ambiance oppressante est incroyable !






















Salvador de Bahia. Plage do Farol.

Au bureau de change, nous tombons sur un Français qui vit ici depuis 20 ans et qui nous raconte comment c’était alors : tickets pour la bouffe avec pour tout supermarché une étagère d’eau, une étagère de poulets et quand y’en a plus, y’en a plus !

Il dit que la ville s’est enrichie de manière extraordinaire. Cela nous laisse pantois.

Il nous raconte que lorsqu’il revenait de France il y a 20 ans, il était « riche ». Aujourd’hui, on est bien d’accord, c’est pratiquement pareil. A très peu de chose près.

Lui trouve normal que les cours de capoeira soient chers ici puisque c’est originaire de Salvador. On lui dit que les profs d’ici qui pratiquent la capoeira en France et qui en vivent, demandent moins chers qu’ici à Salvador. Il n’entend pas. Dommage. Il répond : « Ce sont des français là-bas, pas des profs brésiliens… ». Jorge et Branco français ? Ils seraient morts de rire s’ils entendaient ça.

 















Salvador de Bahia. Plage do Farol.


Vendredi soir, Vanià revient chez Cidinha pour une raison X, sûrement bidon. Elle voulait nous revoir.  Mais là ce soir, on n’a pas trop envie de parler… mais elle nous suit et nous parle jusque dans la chambre… Est-ce que quelqu’un peut nous expliquer pourquoi tout le monde dans le Nordest n’est pas comme Cidinha, avec la conscience des Autres tout simplement ?
 

Vanià nous donne une lettre d’amitié des plus touchantes : « Je vous ai beaucoup aimé… c’était important pour moi de vous rencontrer… j’aime vos manières simples et sereines d’être vous mêmes… à part Cidinha, personne n’a jamais cherché à me parler comme à une personne, une amie… je ne suis malheureusement pas libre, mais si je pouvais, je voyagerais partout avec vous… ».

 















Salvador de Bahia. Plage do Farol.


Le soir, des amis de Cidinha nous rejoignent à Salvador. Ils viennent du Minas Gerais et font plusieurs haltes jusque Fortalezza où ils déménagent. Ils y ont trouvé du travail. 3000 km en voiture effectués en une semaine pour un contrat à durée déterminée de 5 ans. Ce géologue de profession est fou de joie ; c’est la 1ère fois qu’il décroche un contrat si long. Et cela fait la 3ème ou 4ème fois qu’ils déménagent à plusieurs milliers de kilomètres de chez eux pour travailler. Nous fêtons ça au fameux resto Yémanja, en bordure de l’océan. Un délice.

Le samedi, nous prenons le taxi jusqu’à la rodovarià pour prendre un bus jusque Cachoeira dans le Reconçavò. Deux heures de voyages encore épiques nous attendent. Simon n’en peut plus de ses voyages de fous. De redevenir un touriste 2 jours de plus, plus le trajet avec les bus fous et à cette idée, nous demandons au taxi de faire demi-tour. Pourquoi se prendre la tête à faire un truc dont on n’a pas envie ?
 

 















Salvador de Bahia. Plage do Farol.


On a toute la vie pour revenir dans de meilleures dispositions… Simon ne se remet pas trop des turbulences verbales du ferry-boat de la veille ni de ses lectures dans le Lonely Planet : ne visitez pas Cachoeira sans guide touristique à cause des nombreux vols surtout dans les églises etc… ». On sait que ce guide n’est pas le plus délicat en la matière, mais depuis nos malheureux évènements, cela crée en nous une espèce de paranoïa proche de l’asphyxie.

Simon pense à tous ce qu’il va faire en rentrant à la maison. Son envie de redevenir un Etre du quotidien est plus forte que tout.

Il souhaite rester tranquillement chez Cidinha à bouquiner, écrire, cuisiner. De toute façon, il pleut encore.

















Salvador de Bahia. Plage do Farol.


Avec Cidinha, nous allons à l’Université de Biologie pour qu’elle puisse récupérer des documents importants. A l’entrée, la voiture est fouillée par des vigiles. Idem à la sortie. Elle est obligée chaque fois de montrer sa carte de professeur. L’enceinte universitaire fédérale renferme en réalité plusieurs universités différentes, des banques, des restos. Celle de biologie est engloutie sous les plantes et la végétation tropicales.
Cidinha : « c’est ici même que je fais mes cours… dans ce fourbis de plantes à l’abandon. C’est ce qu’il y a de plus intéressant. J’adore cette odeur de feuilles mouillée par la pluie hummm… ».

C’est vrai que les odeurs végétales dans ce pays sont une chose extraordinaire. Unique. Certains vendeurs d’odeurs en Europe s’en sont bien inspirés, et nous reconnaissons souvent certaines notes de tel ou tel fabriquant. Mais ici, tout est en odeur nature !

Cdinha est en train d’imprimer des documents dans le bureau des profs lorsque 2 élèves arrivent sagement devant la porte du bureau.

Le garçon : « madame Cidinha, je peux vous demander une info ? ».



 












Salvador de Bahia. Plage do Farol.


Il tient une pile d’énorme feuilles d’arbres qui ressemblent à des orties mais dont l’odeur est proche de la verveine.

Cidinha : vas-y mon gamin, j’t’écoute, qu’est-ce qu’il y a mon gamin ?

Le garçon : j’ai la diarrhée depuis hier, j’ai fort mal au ventre, je peux me faire du thé avec ces feuilles pour me soigner ?

La fille avec lui : je pense que c’est avec cette plante que je me suis déjà soignée moi-même mais je ne suis pas certaine…

Cidinha : « montre voir ce que c’est… ».

Elle saisit une des feuilles et la tâte à pleine main, la renifle sous toutes les coutures puis la casse en 2 et la respire une dernière fois d’une aspiration sèche et nette. Le diagnostique fait, elle explique aux jeunes couples d’élèves que c’est une reproduction d’une autre plante et qu’ils ont confondu. A vrai dire, j’ai pas tout compris dans leurs histoire de plante et d’hybride.














 

Salvador de Bahia. Plage do Farol.

Cidinha : « il faut faire sortir tout ce qu’il y a à faire sortir de tes intestins et boire beaucoup beaucoup d’eau et de thé, vu ? Mais si dans 2 jours tu as encore la diarrhée, tu vas voir un médecin, vu ? ».

Le garçon et la fille : « d’accord madame Cidinha, vu. Merci madame Cidinha, à lundi ! »

En repartant dans la voiture, Cidinha m’explique que beaucoup d’élèves en biologie ont l’intention de pratiquer les médecines douces grâce aux plantes. Que la médecine est si cher et les médicaments tellement impossible à acheter, que tout le pays se rabat sur les plantes. Nous discutons de l’Amazonie, de ce que nous y avons vu et entendu.

Cidinha : « quelle chance vous avez d’avoir vu tout ça… j’en rêve. Je vais faire ce voyage un jour. »

 















Salade de crevettes bahianaises à la christophine.

Nous allons boire une aguà de coco sur la plage, puis comme la pluie recommence à tomber, nous partons visiter quelques appartements. Cidinha cherche à en acheter un. Le délabrement général de tout ce qu’elle visite la désole et la décourage un peu. A Salvador, pour un appartement correct dans un condominio, avec 1 chambre seulement, il faut compter 35.000 à 50.000 euros minimum. Pour le Brésil, ce n’est pas donné.

Les propriétaires de l’appartement que Cidinha doit visiter maintenant ne sont pas les propriétaires comme prétendus. Ils donnent rendez-vous à Cidinha à une station essence puis nous rejoignent en voiture et nous emmènent. C’est une agence immobilière en fait.

Virginie : « pourquoi ils font ça ? Que de temps perdu… c’est d’un compliqué…
















Un Acarajé hummmm...


Cidinha : m’en parle pas ma fille. A Salvador, tout est compliqué. Mais pas ailleurs au Brésil, pas à ce point. Tu comprends pourquoi il m’a fallu un an avant de m’adapter à cette ville de fous ? Tant que t’es touriste que tu vas à la plage et boire ton aguà de coco sans te poser trop de question, ça va, mais dés que tu sors de ça, c’est hyper stressant de vivre ici… A Paris, vous êtes des enfants de cœurs à côté de ça… Mais maintenant, j’aime bien. »

L’appartement est un rez-de-chaussée sombre et humide rempli de moustiques qui nous sautent dessus comme sur un steak bien frais. Il y a donc des barreaux aux fenêtres donnant sur une avenue à 3 voies… Cidinha leur dit avec une jolie diplomatie qui me fait sourire intérieurement que comme ils sont une agence immobilière, ils vont pouvoir maintenant se mettre à lui proposer vraiment ce qu’elle cherche.
 

 















Assiette d'acarajé.



Comme Simon a une envie irrésistible de cuisiner, nous allons au petit supermarché de la rue d’à côté qui est en fait le commencement de la « communauté » la plus proche, comme on dit ici.

 















Acarajé.

Nous traversons un défilé d’une cinquantaine de personnes portants courageusement leurs banderoles politiques sous la pluie et s’engouffrant de part et d’autres des favelas. Je demande à Cidinha ce que scandent et chantent les musiques lancées dans les rues du matin au soir depuis 2 semaines. Ce sont des sortes de lambadas répétitives qui passent en boucle, principalement les week-end. Cidinha ne sait pas. Elle non plus n’arrive pas à comprendre les paroles tant la musique est forte !
























Salvador de Bahia. Simon attaque une bien jolie salade!

Ce soir, c’est soirée Quiche Lorraine. Cidinha se régale, mais comme elle a encore un boulot fou, elle reste une bonne partie de la nuit sur son ordinateur, sn « esclave » comme elle dit. Nous en profitons pour faire le blog, discuter de notre vie à Paris qu’on aime et qu’on adore plus que jamais aujourd’hui. Cela fait quelque chose d’être dans une ville en se disant qu’heureusement on ne vivra jamais ici, qu’on aura jamais la vie de tous ces gens. Nos petites misères parisiennes concernant la petitesse des appart’ et la difficulté pour en trouver un, les problèmes de contrats de travail, les rémunérations, etc… tout ceci n’est rien comparé à la condition de vie des gens de ce pays. Nous avons souvent entendu dire par des Brésiliens en France : « on vit mieux au Brésil, la qualité de vie est bien meilleure etc… ». Financièrement, c’est à peu près sûr si on apporte nos sous de la France et qu’on a déjà un bon job en France. Mais est-ce cela une bonne qualité de vie ?















Salvador de Bahia. Plage do Farol.

Une bonne qualité de vie reste définitivement, à nos yeux, de vivre entouré de milliers de gens qui ont de quoi de manger tous les jours, sans la crainte perpétuelle d’être agressé dans sa voiture à un feu rouge à la tombée de la nuit, de pouvoir sortir dehors seul en pleine nuit pour une balade, de boire un verre dans un bar où les gens sont de toutes les couleurs sans ségrégation « naturelle ». La misère que l’on peut rencontrer dans le métro à Paris ou à la Soupe Populaire du cimetière du Père-Lachaise reste toute relative… Imaginez cela multiplié par 75% de la population de Paris. Même si aujourd’hui cela reste choquant, on ne peut souhaiter au Brésil que d’en arriver là un jour.

 















Salvador de Bahia. Plage do Farol.


Le dimanche, nous allons à la plage. Faut en profiter car il fait beau ! Mais avec la pluie d’une semaine, impossible de se baigner, c’est trop froid. On reste au soleil à regarder le spectacle des machos locaux. La plage n’est pratiquement constituée que de groupes de mecs qui roulent des mécaniques avec le dernier short à la mode, les lunettes à la Starsky et Hutch, le rasage de cheveux savant. Et c’est ainsi que se déroulent sous nos yeux des roulades, des sauts périlleux, tout le long de la plage avec bien sûr le petit coup d’œil en arrière pour bien voir qui les regardent ou pas, les plongeons savants devant les filles qui se baladent en string… L’ambiance n’est pas aussi familiale que dans les autres villes. On ne peut pas dire que les touristes dénaturent le paysage, il n’y a pas grand monde à cette époque ! Mais cela vaut son pesant de cacahuètes et nous amuse beaucoup. Cidinha a le nez plongé dans les annonces immobilières du journal du dimanche et ne remarque pas tout ce cinéma. On constate avec Simon qu’il y a très peu de filles comparés aux mecs.
 

 















Salvador de Bahia. Plage do Farol.


La marée monte à grands pas, les surfers s’agitent dans les énormes vagues. La plage est assez jolie. Nous finissons la journée, comme d’habitude, avec une aguà de coco de Marco Polo et une bonne crise de fou rire avec Cidinha qui met la musique de la radio disco à fond dans sa voiture en dansant comme une folle et en s’arrêtant au beau milieu des avenues pour dire aux autres conducteurs rouleurs de mécaniques qu’il ne savent pas conduire mais qu’elle leur pardonne !

Vanusa, une copine de Cidinha, prof de botanique, nous rejoint après son footing.

Vanusa : « Cidinha m’a dit que vous aviez fait une quiche Lorraine hier soir et qu’il en restait un bout. Je peux la goûter ? Déjà l’autre jour, pendant que vous étiez à Itaparica, il restait du risotto de crevettes que vous aviez fait et j’en n’avais jamais mangé de si bon ! ».

 















Salvador de Bahia. Plage do Farol.


On décide d’improviser une soirée crêpes… quel succès il a mon Simon à Moi avec toutes ces Brésiliennes qui n’en reviennent pas qu’un mec cuisine autant et aussi bien ! C’est incroyable à dire, mais il n’a jamais si bien réussi sa pâte à crêpes ! On s’en ferait des piqûres…

Une bonne bière là-dessus et nous revoilà tous reparti à refaire le monde et à discutailler politique et religion… c’est incroyable quand même le nombre de gens que nous rencontrons au Brésil qui malgré tout ne sont pas croyant…













Salvador de Bahia. Plage do Farol.

Vanusa nous parle de sa grand-mère, une adepte du candomblé, la religion d’origine africaine la plus célèbre de Bahia que Pierre Verger a tant photographiée. Elle nous raconte avec nostalgie les bains de plantes que sa grand-mère lui faisait prendre pour la purifier des esprits malfaisants lorsqu’elle avait mal au ventre ou à la tête et de tout ce qu’elle a découvert scientifiquement sur les propriétés en allant à l’université de biologie. Cidinha aimerait bien que Simon fasse une consultation de candomblé car elle ne veut pas qu’il rentre en France avec toutes ces images négatives et son angoisse.

Cidinha : « tu dois te libérer des ondes négatives qui se sont abattus sur toi ! »

Moi je suis bien d’accord avec Cidinha. Un bain de plantes qu’est-ce que ça coûte après tout ! Ce serait une expérience intéressante !

Mais Simon ne veut pas. Le candomblé, culturellement parlant, ça l’intéresse, mais de là à le pratiquer, « non sans façon ». Cidinha est déçue. Pour elle, cela marche super bien…






 









Salvador de Bahia. Plage do Farol.

Côté politique, la jeune femme du nom de Héloïse est véritablement au cœur de toutes les conversations que nous croisons depuis quelques semaines. C’est une jeune femme d’à peine plus de 30 ans, dissidente du parti de Lula pour l’avoir dénoncé dans ses corruptions, qui se présente comme future présidente. Cidinha pense qu’elle est trop radicale et parle trop « contre » la politique de Lula au lieu de proposer un programme, et qu’en tant que « chef » d’un gouvernement, il faut savoir tempérer les situations et réfléchir à chaque cas au lieu de n’agir que par grandes théories (on résume, car les discussions ont duré jusque tard dans la nuit).

Mais Vanusa pense qu’il n’y a qu’en étant aussi intransigeant et radical, qu’un président peut faire avancer les choses. Selon Vanusa, Lula s’occupe autant des pauvres que des riches, donne autant au laïque qu’au privé. Un président ne peut pas faire plaisir à tout le monde. Héloïse veut effectuer des réformes agraires mondialement importantes qui sont pour elle l’Avenir du Brésil et du Monde en général. Et puis, c’est la 1ère fois qu’au Brésil une personne dénonce un président et des politiciens et prend de véritables risques… Cidinha et Vanusa sont toutes les deux d’accord sur ce point.

Bon, tout cela reste très vague pour nous. Mais Héloïse, avec ses cheveux longs frisés retenus par une petite barrette « Monoprix » sur le côté, et son débardeur blanc ou jaune selon ses passages à la télévision, nous laisse perplexe. C’est un peu leur Arlette nationale quoi ! C’est un peu quelqu’un comme ça qui nous manque en France. Histoire de fiche une vraie frousse à tout ces costumes 3 pièces qui jouent les rois dans nos républiques !


Dernière discussion, et les capoeiristes sont au coeur du problème, Cidinha nous parle d'une nouvelle recherche en biologie  sur laquelle elle va bosser avec l'université fédérale de Salavdor : la raréfécation du beriba. Le beriba est l'arbre utilisé pour la fabrication des berimbaus. Le berimbau est l'instrument de musique principal de la capoeira. Tout capoeiriste passionné possède au minimum 1 berimbau. L'intérêt soudain des occidentaux pour la capoeira entraîne égalemen

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B
<br /> Merci pour cet article, vivant moi meme à Bahia je partage la plupart de vos points de vue. Cette ville sublime mérite davantage d'exposition, vive Bahia !<br />
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A
Félicitation tout dabord pour votre voyage, votre site, vos photos et surtout pour la spontanéite et l’ouverture de vos propos. Le ton de votre site et l’intérêt des questions qui y sont posées donnent réllement envi de le consulter dans sa totalité.<br />  <br /> <br /> Mais, maintenant que vous êtes retourné à Paris, et avec le recul, j’aurais voulu savoir si vous êtes encore 100% dans la ligne du paragraphe suivant que vous avez écrit :<br />  <br /> <br /> "Cela fait quelque chose d’être dans une ville en se disant qu’heureusement on ne vivra jamais ici, qu’on aura jamais la vie de tous ces gens. Nos petites misères parisiennes concernant la petitesse des appart’ et la difficulté pour en trouver un, les problèmes de contrats de travail, les rémunérations, etc… tout ceci n’est rien comparé à la condition de vie des gens de ce pays. Nous avons souvent entendu dire par des Brésiliens en France : « on vit mieux au Brésil, la qualité de vie est bien meilleure etc… ». Financièrement, c’est à peu près sûr si on apporte nos sous de<br /> la France<br /> et qu’on a déjà un bon job en France. Mais est-ce cela une bonne qualité de vie ?<br />  <br /> <br /> Une bonne qualité de vie reste définitivement, à nos yeux, de vivre entouré de milliers de gens qui ont de quoi de manger tous les jours, sans la crainte perpétuelle d’être agressé dans sa voiture à un feu rouge à la tombée de la nuit, de pouvoir sortir dehors seul en pleine nuit pour une balade, de boire un verre dans un bar où les gens sont de toutes les couleurs sans ségrégation « naturelle ». La misère que l’on peut rencontrer dans le métro à Paris ou à<br /> la Soupe Populaire<br /> du cimetière du Père-Lachaise reste toute relative… Imaginez cela multiplié par 75% de la population de Paris. Même si aujourd’hui cela reste choquant, on ne peut souhaiter au Brésil que d’en arriver là un jour."<br /> Comme je suis français (parisiens pendant 7 ans) vivant à Salvador depuis 7 ans je suis forcément interessé par certains thèmes dont vous parlez et qui sont récurent dans la vie d’ « étranger » à Salvador. Mais d’abord, peut-être est-il important de souligner que ce sont justement des thèmes récurents pour des « étrangers ». Car je ne pense pas que la plupart des gens qui vivent ici ressentent ce que vous décrivez (Une bonne qualité de vie reste définitivement, à nos yeux, de vivre entouré de milliers de gens qui ont de quoi de manger tous les jours, sans la crainte perpétuelle d’être agressé dans sa voiture à un feu rouge à la tombée de la nuit, de pouvoir sortir dehors seul en pleine nuit pour une balade, de boire un verre dans un bar où les gens sont de toutes les couleurs sans ségrégation « naturelle ».). Je crois beucoup de gens à Salvador, en tous cas de ceux – paradoxalement - parmis les plus pauvres (les moins « étrangers », peut-être en fait le terme étranger ne désigne pas forcément les gens d’une autre nationalité mais les gens qui sont d’une autre classe sociale que la majorité des brésiliens) se retrouveraient dans cette description (de ce qu’est une bonne qualité de vie). C’est à dire que beaucoup de bahiannais sont entourés de milliers de gens qui ont de quoi mangé, n’ont pas la crainte perpetuelle d’être agressé à un feu rouge, sortent la nuit et boivent des verres aves des amis quelques soient leur couleur. Il est certain que ce qu’ils ont a mangé n’est pas aussi bon que ce qu’ont la moyenne des français, qu’il y a plus de problème de sécurité à salvador qu’à Paris et qu’il existe également du racisme ici. Mais quand même la plupart des gens ici ne ressentent pas ce que vous avez ressenti. Je penses que ceux qui le ressentent le plus, ce sont justement ceux qui ont un mode de vie proche du mode de vie occidentale, c’est à  dire les gens riches et moyennement riches pour le Brésil. Il est certains que, comme ce doit être le cas pour beaucoup de ces personnes, si l’on souhaite recréer au Brésil la façon de vivre occidentale, il est préférable d’habiter à Paris, il est préférable d’habiter le 3o mundo, comme ils appellent les pays occidentaux. Les gens y sont plus « civilisés », ont des conditions de vie matérielle plus agréables, plus de sécurité (bien que ce soit un aspect qui n’est peut-être pas si agráble que á depuis qqs tempos en france au moins), plus d’assurance sur l’avenir, .....  bref, le meilleur des mondes.<br />  <br /> <br /> Mais c’est faire abstraction de beaucoup d’autres critères, pour la plupart non matériels, que de penser qu’il faut désirer que le Brésil (Salvador ?) en arrive là un jour et qu’il soit nécessaire de se sentir heureux d’habiter en France en compararaison avec la vie quotidienne bahiannaise.<br />  <br /> <br /> Quand je rentres en France, il y a bien entendu un énorme soulagement de ressentir toutes ces choses qui font parti de ma culture (je m’en fou un peu de la nationalité) et qui me sont beaucoup plus familières, plus compréhensibles. Mais en général ressurgi trés vite d’autres aspects trés froids, ulta-organisés, sans aucune saveur, qui sont propres justement à ces sociètés. Justement on se sent bizarre (et non pas bien) lorsque l’on voit autant de personnes qui a priori pour des raisons matérielles devraient se sentir bien mais qui ne le sont pas du tout. Qui sont aigries, tristes, sans aucun but, qui ont justement un avenir tout tracé ce qui les dérange consciement ou inconsciement. Je veux dire qu’il y a de bon aspect en France, amis au Brésil aussi mais pas du tout de quoi souhaiter que le Brésil en arrive là.(ou inversement souhaiter que<br /> la France<br /> en arrive à ce qu’est le Brésil)<br />  <br /> <br /> Je ne suis pas certains mais je me demande si, à Salvador, vous n’avez pas eu une expérience basée essentiellement sur des relations avec une unique classe sociale de la société brésilienne (sachant que les classes sociales sont malheureusement trés étanches comme vouz avez sans doute pu le percevoir). Et peut-être cette classe sociale vous a fait ressentir ses angoisses quotidiennes qui ne sont pas forcément le quotidien de tous les brésiliens : toute cette paranoia, ce miserabilisme.... Bien souvent, ils ne connaissent pas cette autre façon de vivre bien sur plus difficile que la leur, mais pas forcément si miséreuse. Une maison en brique et un toit en tole abritent souvent des gens qui ne sont pas si malheureuex que ça même si, bien évidement, ils rêvent de posseder tout ce qu’on leur montre à la télévision ou le 4X4 qui passe tout les jours devant eux et qui appartient au voisin (qu’ils ne connaitrons jamais) du condominio d’à coté. J’ai souvent vu des francais venir habiter 2 mois dans un quartier populaire et qui en deux mois savaient beaucoup plus de chose sur Salvador que certaines personnes qui y sont nées, et bien évidement, s’y sentaient aussi beaucoup plus à l’aise. Je me rappelerais toujours, avant de venir à Salvador, qu’un bahiannais vivant à Paris me disait que le quartier où j’allais travailler est une favela où il est préférable de fermer la fenêtre lorsqu’on y passe un voiture. Je penses que ce jugement doit être partagé par la plupart des gens vivant dans une classe sociale moyenne ou aisée à Salvador. Je travaille depuis sept ans dans ce quartier y ait habité, y ai vu des filles françaises seules y habiter sortir la nuit, et n’ai jamais entendu parler d’incidents plus important que lorsque j’habitais dans mon 15ème en France.<br />  <br /> <br /> Bon, je me permets d’écrire tout ça, comme si j’avais été une des personnes avec qui vous avez discuté à Salvador, juste pour vous donner un avis, qui ne va pas exactement dans le sens du paragraphe que vous avez mis en ligne et qui il est vrai, m’a un peu gêné car je ne trouve pas que ce soit une description réaliste de Salvador, malgrés tous les problèmes qui existent réelement ici.<br />  <br /> <br /> Alex<br />  <br />
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