Itaparica-mardi 5 au vend 8 sept 06

Publié le par Virginie et Simon


Itaparica

Tour de l'île d'Itaparica, parade de la fête nationale

 



















Sculpture du jardin de la pousada Arco Iris.



Le mardi matin, nous décidons d’abandonner l’idée de visiter Morro de Sao Paolo et Boipeba sur l’Ile de Tinharé. Trop loin et trop fatigant au point où on en est, et, selon Cidinha, beaucoup trop touristique et cartnement moins intéressant que ce que nous avons vu dans le Pernambouco.

















Pousada Arco Iris, notre "Manoir" hanté !
































 

Nous partons donc pour Itaparica. Il pleut encore et encore. Nous embarquons sur un Lancha, petit bateau en bois blanc et bleu. Nous nous éloignons dans la bruine, laissant au loin les immeubles délabrés de la côte de Salvador perdus dans une bien triste brume. On a beau regardé les gens assis autour de nous, personne n’affiche ce fameux sourire béat de bonheur dont on nous a tant parlé ! Les gens sourit ni plus ni moins qu’ailleurs au Brésil quoi !















Pousada Arco Iris.















































Nous avons notre autre appareil photo avec nous, le « pas discret » avec un gros zoom bien voyant et tout et tout… Je rechigne à le sortir de mon sac. Evitons d’attirer l’attention de qui que ce soit. De plus, il n’a pas supporté la chaleur et l’humidité de Belém lui non plus, et depuis, il déraille sacrément. L’obturateur oublie son boulot une fois sur deux.

 



























L’arrivée à Mar Grande, petite bourgade sur l’île d’Itaparica redevient pour nous des plus oppressantes. Une fois de plus, nous sommes les deux seuls touristes « visibles » à poser le pied dans ce nouveau lieu et une nuée de mecs nous tombes dessus : « un taxi ? Un combi ? Une moto ? Une pousada ? Un camping ? Un resto ? Une langouste ???? Je suis l’hoooooomme qu’il vous faut ! ». Au secours… on n’ira effectivement pas à Morro de Sao Paolo. Si ici ce n’est pas touristique comparé à là-bas, qu’est-ce que ça doit être !

 












Pousada Arco Iris.














On a les dents serrées. On n’en peut plus de cet acharnement à la limite du harcèlement que nous vivons depuis Natal, depuis notre arrivée dans le Nordest en fait. Ca nous faisait rire, puis sourire, puis on restait aimable, mais depuis notre arrivée à Salvador, on craque. On fait comme si on n’entendait pas, comme si on ne comprenait pas, mais 2 d’entre eux nous suivent jusqu’à ce qu’on aille dans notre pousada. C’est pesant à un point inimaginable.
















Pousada Arco Iris.






 











Simon répète tout bas : « dégagez, dégagez, dégagez… ».

Les mecs, sûrs d’eux et ne doutant de rien : « N’allez pas là-bas c’est pas bien, y’a des arbres donc des moustiques et nous c’est moins cher, c’est mieux, c’est plus, plus, plus… ».

Je ne réponds pas non plus. A quoi bon, ça ne ferait qu’aggraver notre situation.

 





















Le village de Itaparica.

Simon a encore la force d’être faussement sympathique avec eux, mais moi je ne peux plus. Même si on peut considérer cela comme une différence de culture, je ne sens que de l’irrespect dans leur attitude et j’ai juste envie de leur dire « mais de quoi je me mêle, lâche moi, va-t’en. ». Mais je ne sais pas le dire en Portugais. Et puis comme dirait Simon, ils auraient de toute façon quelque chose à répondre pendant une demi-heure. Ils voient tous qu’on n’a besoin de rien, et ils insistent.

 













Le village de Itaparica.

On arrive là où on avait réservé ce matin avant de partir de l’appart’, à la pousada Arco Iris. C’est une vieille demeure style manoir du 18ème siècle construite au milieu d’une plantation de manguiers. Autrefois, le « Manoir », c’était une fazenda (une « ferme ») de mangues. Impressionnant comme endroit. En entrand dans ces pièces hautes de plafond, on a compris pourquoi on avait mis le pied à Itaparica.

 
















Le village de Itaparica.


Malgré les quelques rayons de soleil qui pointent leur nez, l’endroit est frais, humide et sombre. Les meubles anciens, les tableaux, le vieux toutou Moreno qui sent le chien mouillé et se gratte tout le temps, les propriétaires sortis tout droit d’une autre époque, tout nous plonge dans un film genre « la Famille Adams ». Grrr…

 
















Le village de Itaparica.


On nous installe dans une chambre avec les tuiles apparentes à quelques mètres au-dessus de notre tête, une fenêtre sans vitre, juste avec une persienne à ouvrir et à fermer, une salle de bain des plus rustiques, une moustiquaire au-dessus du lit, une vieille armoire en bois sombre immense et vide.

Nous sommes apparemment les seuls pensionnaires du lieu. C’est effectivement la basse saison.














Le village de Itaparica.

La dame nous présente la maison, le bar et le resto mitoyen dont son frère est le cuisto, le jardin, la terrasse, les chevaux en liberté au milieu des manguiers, les perroquets, les poules, la tortue…















Malgré la pluie, nous partons nous balader dans le village, mais de nouveau une nuée de petits bonshommes brésiliens accourent vers nous « un taxi ? Un taxi ? Un taxi ??? Non ?????????? Ben pourquoi ?». Nous nous enfuyons alors sur la plage où seuls 2 serveurs de restos restent à esquiver mais heureusement, ils nous fichent vite la paix.

 













Le village de Itaparica.


Nous apercevons un couple de touristes tout blanc, réfugiés dans un coin de la plage sur leur paréo, loin des parasols payants où se font bronzer les Brésiliens. Ils ont l’air tout aussi ahuris que nous et regardent le spectacle de la plage avec étonnement : les mecs qui draguent les filles, le muscle bronzé au vent, l’orteil dans l’eau en parlant le plus fort possible de préférence avec des lunettes dont les marques bien chers sont écrites presque en plus grand que la surface des verres. Imaginez Starsky et Hutch aujourd’hui sur une plage au Brésil en train de draguer. C’est à mourir de rire. Et de préférence, avec un tatouage le plus voyant possible et un téléphone chromé qui brille bien au soleil. Salvador est un tout autre monde dans la grande misère brésilienne. Ce ne sont visiblement pas les plus fortunés qui possèdent tous ces apparats malheureusement. Ni les « riches » étrangers comme ils disent.













Le village de Itaparica.


















 

Nous nous baladons le long de la mer sans nous installer, car en réalité, il ne fait pas bien chaud et, si la pluie a enfin cessé, les nuages couvrent sans cesse le soleil. Malgré tout, c’est l »hiver, il ne faut pas l’oublier, et nous sommes sur la plage à pieds nus ! C’est un petit luxe qu’il ne faut pas négliger quand même. Mais aujourdhui, ça ne nous suffit plus. On préfèrerait plus de froid et moins de misère.

 












Le village de Itaparica. Simon.

En fin d’après-midi, à la tombée de la nuit, nous retournons à la pousada, dans le salon du jardin. Nous lisons les journaux, roupillons dans le hamac, jouons aux cartes. Le frère et la sœur qui tiennent ce lieu sont d’une tranquillité et d’un calme olympien.



















Le village de Itaparica.

On les écoute discuter des futures élections avec des amis ou des voisins de passage : « Mais pour qui on va voter ? Lula est corrompu comme les autres… mais qui d’autre ? Ils sont tous menteurs, voleurs, corrompus !!! Il y a Héloïse, mais n’est-elle pas trop radical ? Bon, Lula c’est le moins pire quand même… et c’est surtout le seul à proposer un programme pendant que les autres dénoncent tout et rien, et parlent contre Lula au lieu de parler au nom de leur parti…».

 
















Village d'Itaparica.


Ils tiennent tous les mêmes propos que Cidinha en fait.

 

Le frère du manoir, Godje, presque chauve avec juste une petite queue dans le cou, parle de manière très affectée comme Salvador Dali, il est habillé comme lui (genre short rose fushia et chemise à fleurs rouge). Il assure vraiment, il a la classe et d’un drôle ! Son rire résonne parfois dans le manoir et nous soulève chaque fois de joie ! La sœur zozotte un petit peu. Elle est d’une gentillesse et d’une douceur admirable. Elle nous apporte un café, nous offre des petits gâteaux, on discute de tout et rien. Moreno ne nous lâche pas d’une semaine. On se demande s’il ne voudrait pas nous vendre quelque chose !
 

 












Le village de Itaparica.

Le soir, nous sommes toujours les seuls clients du grand restaurant. Godje le cuisto, nous concocte ses spécialités absolument divines… Il nous montre un livre de de recettes édité aux U.S.A. et réalisé par un type qui a fait le tour du Brésil pour rassembler toutes les recettes de toutes les régions du pays. Deux recettes de Godge y sont, et l’un de ses plats est même en couverture ! Il est fier à point qui fait plaisir à voir.

 












Le village de Itaparica.












Ils s’attablent non loin de nous avec des amis. Nous regardons tous ensemble « Paginas da vida ». Notre Portugais progresse ! Nous comprenons de mieux en mieux et nous nous esclaffons, comme eux, devant les drames insignifiants de tous ces riches gens qui remplissent désormais notre quotidien du soir.

Nous sortons le soir dans la « ville », mais pas un ras, pas une fête, pas même un petit morceau de musique à une terrasse de bar. Rien. Quelque personne sont assises deci-delà, sans même discuter, attendant seulement que le temps passe.

De retour au manoir, seules quelques bougies éclairent notre entrée dans le grand séjour plongée dans la pénombre. Les sculptures de têtes de lion ou de monstres des accoudoirs des fauteuils se dédoublent sur le sol. Nous leur écrasons la tête de nos pas peu fiers. Une fine brise entre par les fenêtre sans vitre et font tinter les grand lustres de cristal au-dessus de nos têtes. Sincèrement, on se croirait dans un film d’horreur pour ados ! En rentrant dans la chambre, nous réveillons une chauve-souris qui y a élu domicile. Dés que nous allumons la lumière, elle vole comme une folle dans tous les sens.

















Le village de Itaparica.


La panique pour nous tous ! Puis elle s’enfuit par le toit de la salle de bain dont la charpente est très espacée du haut du mur. Dans l’après-midi, nous avions déjà éliminé de la surface de la Terre un cafard transgénique géant tout rouge sombre ! Grrr… Enfin, quand je dis « nous », je parle exclusivement de Simon, cela va de soit pour ceux qui me connaissent !!! Depuis que nous sommes au Brésil, Simon, effrayé de rien, s’est transformé en Indiana Jones. Il sort son coupe-coupe dès que je pousse un petit cri proche de l’Ohio ! Le coupe-coupe au Brésil, c’est une tong géante de bonne qualité. Pas trop molle pour les insectes qui ont la carapace dure, et suffisamment grande pour les animaux mutants.

 












Parade nationale à Mar Grande. Ile d'Itaparica.



On s’endort sous notre moustiquaire, dans la tempête qui souffle de plus en plus dans les manguiers de la fazenda. Depuis l’Amazonie, nous n’avions pas ré-entendu ce silence aussi bruyant des animaux de la forêt et des insectes. C’est toujours aussi impressionnant.

 















Parade nationale à Mar Grande. Ile d'Itaparica.


Le lendemain et le surlendemain se déroulent à peu près de la même façon. Il pleut sans cesse. La tempête fait rage et les

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